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«Son histoire m’aurait fait reculer, mais sa force et son courage m’ont confondue et m’ont même donné de la force. À ce moment, j’ai décidé que je ferais tout pour l’aider, la soutenir et lui faciliter les choses. J’ai été impressionnée par la façon dont elle avait pris l’audacieuse décision de se faire connaître, de prendre contrôle de sa vie et de décider de ce qui était le mieux pour elle », a déclaré Masood Sana dans un récit numérique qu’elle a créé lors d’un atelier d’ Échanges féministes sur la technologie, (Feminist Tech Exchange – FTX), et qui a récemment remporté un prix au concours « Jeunes Reporters » du Comité international de la Croix Rouge.

C’est quoi, les récits numériques?

Les récits numériques sont des récits produits, stockés et diffusés avec les médias numériques. Le récit numérique est une méthode de documentation qui met l’accent sur le contrôle par les conteurs du médium utilisé, du choix des mots, des images et de la musique afin que le processus soit aussi puissant pour le conteur que le produit final l’est pour l’auditeur.

En racontant leur propre histoire, les conteurs enrichissent la compréhension de l’auditoire de leur histoire et de leur perception du monde et de elles-mêmes. Elles font remettre en question les perceptions des autres, inspirent et effectuent un changement social. Le programme des femmes d’APC, PARF (APC WNSP) utilise des récits numériques pour fins de documentation, évaluation et guérison; et croit que ces derniers constituent un outil de plaidoyer très efficace.

Son récit

Mme Masood, une coordinatrice juridique de 24 ans à l’Acid Survivors Foundation in Pakistan [en anglais],(Fondation pour les rescapées d’attaque à l’acide) au Pakistan, a créé son récit numérique à partir de son expérience de travail avec une jeune mère qui a survécu à une attaque à l’acide perpétrée par son mari, et qui plus tard a attaqué ce dernier en justice. L’attaque a défiguré le visage de la jeune femme – avec son nez cassé, ses yeux et sa lèvre supérieure disparus.

« Elle voulait mener la bataille judiciaire contre son mari (qui était aussi son agresseur et avec qui elle a dû éventuellement vivre) au lieu d’opter pour un règlement à l’amiable ou un compromis – une décision que beaucoup de femmes pakistanaises ne prendraient pas, surtout celles des zones rurales», a rapporté Mme Masood dans son histoire.

Concours « Jeunes Reporters » du Comité international de la Croix-Rouge

Le récit numérique de Mme Masood a récemment été choisi comme l’un des trois finalistes du concours «Jeunes Reporters» du Comité international de la Croix-Rouge. [en angalis]. Par conséquent, Mme Masood couvrira un projet humanitaire du CICR au Pakistan et se joindra aux sept autres lauréats et finalistes à Genève en mai 2011 à la Journée Mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour présenter ses «récits de terrain».

«Grâce à elle, j’ai commencé à voir les choses sous un angle différent», a déclaré Mme Masood dans le récit numérique. « Et je pouvais également sentir beaucoup de préjugés se briser en moi. Votre statut ou votre origine ne compte pas. Tout ce qui compte, c’est ce que vous choisissez d‘être et comment vous mobilisez vos forces et vous déplacez dans une direction positive. Pour être source d’inspiration pour beaucoup d’autres, ce qui, en soi, fait partie de la solution. »

Echanges féministes sur la technologies (Feminist Tech Exchange – FTX)

Mme Masood a créé le récit numérique l’an dernier au cours d’un atelier FTX à Islamabad au Pakistan.

Les ateliers FTX – coordonnés au niveau mondial par le PARF d’APC et les organisations partenaires locales dans le cadre du projet d’ APC OMD 3 : Réappropriez-vous la technologie! pour mettre fin à la violence à l‘égard des femmes – rassemblent les militants des droits des femmes pour le partage d’informations, d’expériences et de compétences, l’exploration des pratiques féministes et de la politique de la technologie, l’apprentissage sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) et leurs applications et sensibilisent sur le rôle critique des droits de la communication dans la lutte pour faire avancer les droits des femmes à travers le monde.

Les TIC servent d’outil pour les femmes (qui sont souvent moins capables de bénéficier de l’influence de et d’influencer le développement des TIC dominé par les hommes, surtout les femmes des pays en développement) afin de documenter la violence faite à leur égard de manière à mettre l’accent sur les expériences et les voix des rescapées et des militantes contre la violence à l‘égard des femmes, ainsi que de sensibiliser le public sur les violences à l‘égard des femmes de manière significative.

Cet atelier FTX au Pakistan a été une activité conjointe de P@SHA et des membres d’APC Bytes for All et OWPSEE. À ce jour, les FTX ont été organisés dans 10 pays : Afrique du Sud, Ouganda, République du Congo, République démocratique du Congo, Pakistan, Cambodge, Philippines, Colombie, Mexique et Brésil.

Voir le récit numérique Mme Massoud. [en anglais]

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